Rythmes scolaires : le bien-être des enfants au cœur des projets

Nous avons déjà entamé l’année scolaire 2013/2014 depuis six semaines et les parents d’élèves de l’école primaire de la CSI n’ont pas encore été sollicités dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.

Nous devons rester mobilisés pour soutenir et défendre nos positions pour que les changements de temps scolaire à venir pour la rentrée 2014 maintiennent les spécificités de la CSI, et proposent la meilleure organisation pour nos enfants.

Ci dessous un communiqué de presse de la FCPE du Rhöne et une tribune de Paul Raoult, président de la FCPE Nationale, publiée dans Libération.

Communiqué de presse

Il n’aura échappé à personne que la campagne pour les élections municipales et les élections professionnelles des enseignants a commencé.

Pourtant, le bien-être de nos enfants vaut bien plus que les discours électoraux : oui la réforme des rythmes en primaire demande de l’ambition, de l’imagination et des moyens. Non, elle ne cause pas que fatigue et pagaille !

La FCPE, première fédération de parents d’élèves, regrette les tentatives de sabordage d’une réforme par ceux qui n’en ont jamais voulu pour pouvoir dire ensuite que cela ne peut pas fonctionner.

Il faut remettre l’intérêt des enfants au cœur du débat.

En 2010, s’appuyant sur de nombreuses auditions et études, la mission parlementaire d’information sur les rythmes scolaires menée par les députés Xavier Breton (UMP) et Yves Durand (PS) préconisait l’abandon de la semaine de quatre jours. Et en 2011, dans « l’appel de Bobigny », enseignants, parents, associations d’éducation populaire et collectivités territoriales n’en demandaient pas moins.

La FCPE demande au gouvernement de rester ferme pour que la réforme des rythmes bénéficie à tous les enfants de France dès la rentrée 2014.

Réforme des rythmes :
c’est bon pour les élèves et c’est ce qui compte !

Cela fait près d’un mois que nos enfants ont repris le chemin de l’Ecole. 25% d’entre eux, en primaire, bénéficient du retour de la semaine de quatre jours et demi. Un retour qui devrait être salué tant l’organisation précédente, sur quatre jours, était l’exception française décriée par tous les acteurs et les experts, les politiques de droite comme de gauche.

La réforme proposée par le gouvernement est-elle un progrès pour les enfants ? Oui, cela ne fait pas de doute. 25% des écoliers ont aujourd’hui des journées de classe plus courtes, un temps scolaire mieux réparti dans la semaine. L’objectif principal est donc atteint. Nous constatons d’ailleurs souvent qu’à rebours des discours des adultes, les enfants sont contents. Contents de faire des choses différentes dans l’école, contents que leurs journées de classe soient plus courtes.

Certains dénoncent la fatigue des enfants en cette rentrée. Quoi de plus normal ! Après huit semaines de vacances, ils ont tous les ans du mal à reprendre le rythme de l’école, à se lever tôt, à encaisser la fatigue intellectuelle. S’ajoute à cela l’anxiété des parents nourrie par le discours ambiant.

De plus, l’automne est une saison fatigante parce que la lumière du soleil manque. Pourtant, dans quelques jours, on nous infligera un changement d’heure. Pour le bien-être de tous ? Pour des raisons écologiques ? Pour des raisons économiques ?

La grande fédération de parents d’élèves que je préside n’a pas changé d’avis sur ces questions : nous pensons toujours qu’il ne faut pas plus de cinq heures d’enseignement par jour à l’école primaire, car, au-delà, les enfants ne peuvent plus correctement assimiler ce qu’ils font en classe. Et dans le second degré, il faut se limiter à six heures par jour au collège et sept heures au lycée, tout travail compris, avec des emplois du temps pensés pour les élèves, et non en fonction de la disponibilité des adultes !

Nous continuons aussi de penser que la meilleure organisation de la journée repose sur une pause méridienne allongée, même si cela n’arrange pas tout le monde…

La FCPE a toujours fondé sa position sur les travaux des spécialistes. Depuis les années 80, les travaux des chronobiologistes démontrent que les rythmes de l’enfant et ceux de l’Ecole française ne sont pas en harmonie. L’Académie de médecine ne dit pas autre chose. Cette réforme est donc en quelque sorte une prescription médicale !

Si les responsables politiques de droite comme de gauche, les principales organisations représentatives des enseignants et des parents d’élèves et les associations d’éducation populaire, ainsi que tous les spécialistes étaient d’accord sur le principe de cette réforme, pourquoi serait-elle devenue un problème aujourd’hui ?

Nous refusons la politisation à outrance de ce débat.

La réorganisation des temps de l’enfant ne doit pas se faire en fonction des échéances électorales ou des revendications corporatistes des uns et des autres. Cela mérite que chacun laisse de côté son intérêt particulier ou partisan pour favoriser un intérêt supérieur, celui de l’enfant.

J’ajoute qu’il faudra laisser du temps à cette nouvelle organisation pour en mesurer les résultats. Je mets en garde surtout contre ceux qui ne veulent pas de ces changements et qui font tout, sur le terrain, pour que ça se passe mal…

Nous appelons donc aujourd’hui les maires à prendre leurs responsabilités pour faire réussir cette réforme, malgré les échéances électorales à venir. Leur responsabilité est grande, mais elle n’est pas nouvelle : l’Ecole primaire en France est communale depuis 1833.

Cette réforme est une formidable aventure éducative et pédagogique.

Elle est une excellente occasion pour qu’enfin le temps périscolaire soit reconnu comme un véritable temps éducatif, sans verser dans la surenchère d’activités : les enfants ont aussi besoin d’être au calme, de temps entre copains et parfois même de… s’ennuyer. Les activités complexes, qui demandent beaucoup de concentration sont aussi fatigantes que l’Ecole. Inutile donc de se lancer dans une compétition entre les villes et les écoles pour savoir qui développera l’activité la plus prestigieuse ou la plus coûteuse. D’autant que ces activités doivent rester gratuites pour les familles.

N’y a-t-il pas, d’ailleurs, une contradiction entre regretter que les enfants ne puissent plus se reposer et dormir le mercredi matin et exiger toujours plus d’activités ?

Nous avons un moyen de moderniser l’Ecole, de l’ouvrir sur la société, de lui donner de la cohérence à travers les projets éducatifs de territoire. La transformation en profondeur de notre Ecole est un enjeu crucial pour l’avenir de nos enfants. Nous ne pouvons pas la maintenir dans un fonctionnement adapté à la société d’il y a vingt ou trente ans !

C’est en permettant la rencontre des intelligences et en construisant collectivement que nous réussirons cette réforme, pour les enfants, d’abord !

Tribune de Paul Raoult, président de la FCPE, publiée dans Libération du 7 octobre 2013